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Quand tu regardes, 80 % des médecins ne se sentiraient pas à l'aise de parler de leur
détresse ou de ce qu'ils vivent à un autre collègue.
À cause du tabou puis tout ça.
Mais 80 % des médecins se sentiraient très à l'aise qu'un autre collègue vienne leur
parler de ce qu'ils vivent.
Ça ne fait aucun sens quand tu penses à ça.
Bonjour et bienvenue à "Soigner jusqu'à se briser".
Je m'appelle Steven Palanchuck, et aujourd'hui, pour ce sixième épisode hors série, j'ai
le plaisir de vous présenter ma conversation avec Dre Marie-Pier Côté.
Cet épisode-là est un peu spécial parce que Marie-Pier et moi, ça fait vraiment longtemps
qu'on se connaît.
On se connaît en fait depuis l'école secondaire.
Je me rappelle à cette époque-là que je l'admirais beaucoup - je l'admire encore beaucoup
d'ailleurs - parce que je la trouvais très engagée, dynamique puis inspirante.
Maintenant, elle est médecin de famille puis elle travaille à l'urgence à temps plein.
Elle est vice-présidente du comité Santé des médecins à la Société médicale du
Nouveau-Brunswick.
Elle est professeure de yoga puis elle est maintenant aussi co-directrice d'un programme
qui vise à soutenir le bien-être chez les femmes médecins.
Ce que je trouve intéressant dans cet épisode, c'est qu'on commence à voir émerger des
grandes tendances ou des thèmes communs avec les autres conversations que j'ai eues.
On parle entre autres du tabou de la souffrance chez les soignants.
On parle de la difficulté à demander de l'aide, alors qu'on est nous-mêmes des aidants.
On parle de l'importance de la vulnérabilité.
On parle aussi du syndrome de l'imposteur.
J'espère que vous allez apprécier cette conversation, tout comme j'ai apprécié l'avoir
avec Marie-Pier.
Sur ce, je vous souhaite une bonne écoute.
Pourquoi t'as accepté de partager à ce projet-là?
Premièrement, le bien-être des médecins, ça me tient vraiment à cœur.
C'est un travail qu'on fait qui demande tellement de nous-mêmes.
Oui, physiquement, tu sais, on ne dort pas nécessairement, on mange juste quand on peut,
mais ça demande tellement aussi de notre énergie, puis de notre émotif, de notre coeur.
Je pense que de juste se rendre compte qu'il y a un problème, puis de le nommer qu'il un
problème, puis ensuite d'agir là-dessus, c'est pour ça que j'avais vraiment envie de
partager ça avec toi.
Tu mentionnes un problème.
Toi, c'est quoi ta lecture du problème?
Le problème, définitivement, il est culturel.
La culture dans laquelle on a étudié la médecine, le concept qu'on appelle le curriculum
caché, qui n'est pas enseigné directement aux étudiants, mais qui est sous-entendu dans
les études en médecine.
J'avais une amie qui utilisait une analogie quand on était en médecine.
On est tous des canards.
On glisse de façon vraiment paisible, délicate et gracieuse en surface, mais en dessous,
on pédale, on pédale, on pédale, puis personne ne le voit nécessairement.
Puis on est tous un peu comme ça, puis on entretient ça.
Le fait qu'il faut travailler un certain nombre d'heures pour être dévoué aux patients,
soutenir ses collègues, travailler en équipe.
Si tu prends une pause, c'est mal vu.
Il faut tellement que tu te dédies.
Puis ça, un moment donné, au long terme, tu ne peux pas soutenir ça.
C'est important, je pense, de reconnaître qu'il a un problème par rapport à comment est-ce
qu'on voit le bien-être, comment est-ce qu'on voit la santé des médecins, ou si le fait
que quand il y a une détresse, c'est tabou de demander de l'aide, alors qu'on est
nous-mêmes des aidants.
C'est vraiment un paradoxe qui ne fait aucun sens.
Tu sais, on ne va pas mal parce qu'on manque de résilience.
Au contraire, les médecins sont parmi les professions qui sont les plus résilientes.
On a une culture dans laquelle on n'a pratiquement pas le droit de demander de l'aide ou
d'avoir une certaine faiblesse ou d'être imparfait d'une quelconque façon, qui est en
réalité juste être humain, c'est ça, c'est super malsain.
Je me souviens des fois avec des patients, donner des conseils, "Vous devez bien manger,
vous devez dormir, vous devez prendre soin de vous." Puis après ça, de me dire dans mon
petit coin de cerveau "Oui, mais toi, tu ne le fais pas".
On est tellement des cordonniers mal chaussés.
C'est difficile de briser ça.
Oui.
Puis, non seulement c'est difficile de le briser, mais ça entretient une certaine
culpabilité.
Tu peux ressentir une certaine culpabilité quand tu prends soin de soi, plutôt que de
prendre soin des autres.
Alors qu'en réalité, si tu ne remplis pas ton verre d'eau, à qui tu vas donner de l'eau?
Ton verre va être vide.
Donc, c'est tellement essentiel de devoir prendre soin de soi
d'abord pour pouvoir prendre soin des autres.
Un peu comme mettre le masque d'oxygène dans l'avion.
Puis pourquoi est-ce qu'on sentirait cette culpabilité-là?
Il y a une culpabilité de prendre soin de soi d'abord avant de prendre soin des autres.
Une culpabilité envers les collègues, si tu as besoin de prendre soin de toi, mais aussi
une culpabilité envers la famille.
C'est comme si on ne peut jamais vraiment être dans un espace où est-ce qu'on se donne la
permission.
Juste la permission d'être puis de s'occuper de nous-mêmes.
Mais moi, la culpabilité par rapport aux collègues a toujours été très forte parce que je
sais très bien que si j'en fais moins, les autres vont devoir en faire plus.
Je me dis, moi, je vis des difficultés, mais tout le monde vit des difficultés.
Tout le monde est à bout.
On est tous dans le même bateau.
De se dire, si moi, il faut que je pense à moi, les autres vont peut-être tomber et on va
être encore plus dans le trouble.
C'est un espèce de cercle vicieux dont c'est très difficile de se sortir.
On se fait souvent mettre dans des positions où on se fait croire qu'on est indispensable
alors qu'on est tous remplaçable.
Ça, je l'ai appris à la dure.
Quand on perd un soignant, une soignante, c'est une perte pour toute la société.
Mais malheureusement, le système s'en remet et on continue à soigner parce que les besoins
sont là, les patients
ont des besoins qui sont infinis.
Puis la roue continue de tourner.
le système doit continuer à offrir des soins et des services.
On se fait dire qu'on est indispensables et irremplacables, mais ce n'est pas vrai.
C'est pas vrai, puis...
Mais en même temps, on dirait que j'aimerais voir action, du leadership, des
gouvernements.
Pis il me semble qu'il devrait y des gens qui prennent action là-dessus un peu plus.
On constate un problème, ce n'est pas tout le monde qui agit dessus.
De passer à l'action, en tout cas pour ma part, ça a souvent été l'enjeu.
Je l'enseigne moi-même à mes patients, je sais quoi faire pour bien aller.
Je sais exactement quoi faire pour bien prendre soin de mon corps.
Je connais le corps humain, cette machine, parfaitement imparfaite.
Je sais comment l'enseigner.
On m'a même enseigné à l'enseigner, à faire des entretiens motivationnels, à faire du
counseling.
Puis, je connais les ressources.
On va se le dire, comme médecin, je suis privilégié.
J'ai accès à des ressources aussi que certains d'autres, certains d'autres n'ont pas
accès.
Mais quand même, je ne passe pas à l'action ou je ne passais pas assez à l'action pour
pouvoir dire, bien, OK, là, je prends soin de moi.
Et qu'est-ce qui, selon toi, faisait que tu ne passais pas à l'action à l'époque?
C'est une bonne question.
Je pense qu'au fond de moi-même, il y avait toujours une petite voix du petit gars à
l'école primaire, à l'école secondaire, qui s'est fait intimider, humilier, qui avait
l'impression de ne jamais en faire assez, de ne pas avoir assez de valeur.
Je fais ce métier-là par vocation parce que je veux entrer en contact avec les gens.
J'aime les sciences et le corps humain me fascine.
Et moi, en médecine interne, on veut tout comprendre, tout savoir, faire des liens.
Ça me fascine.
Mais il faut que j'avoue quand même qu'il y a une part de moi qui a fait ce métier-là un
peu pour me prouver que j'avais une valeur.
Puis ça a été très difficile quand je suis tombé malade puis que j'ai dû arrêter parce que
là je ne pouvais plus être docteur.
Je ne pouvais plus être médecin, puis mon identité s'était construite autour de ça.
Là j'ai perdu ça.
Puis je me suis retrouvé...
devant...
rien.
Avec des blessures non réglées que j'avais ignorées consciemment ou inconsciemment.
Des fois, c'est plus simple de juste éviter ou de travailler plus.
De se geler le cerveau à travailler plus, à se dire, je suis utile.
En soignant, les gens m'apprécient.
J'ai comme un but.
Quand j'ai donc perdu ça, cette capacité à pratiquer la médecine parce que je n'avais
juste plus l'énergie et que j'étais malade,
mais tout s'est écroulé, puis ça a été très vulnérabilisant comme expérience.
Parce qu'après ça, de se reconstruire autrement que par la médecine, quand c'est tout ce
qu'on s'est fait brainwashé depuis le tout début, qu'on doit être des grands médecins.
Quand je ne pouvais plus être ce grand médecin que j'idéalisais, je me disais, je suis
quoi?
Mais qu'est-ce qu'un grand médecin, tu sais?
Est-ce qu'un grand médecin, c'est quelqu'un qui se brûle à l'ouvrage, qui n'a aucune vie à
l'extérieur de la médecine, qui est tellement focusé sur son travail, sur ses patients,
qui devient...
Comme tu le mentionnes, que l'identité devient juste le fait que tu es un médecin.
Mais on est des humains, puis on est tellement plus que des médecins.
Steven, moi je te connais depuis mille ans, je le sais que t'es plus qu'un médecin, je le
sais que t'es, je le sais que dans le fond, t'es aussi un acteur, t'aimes ça jouer.
Il y a aussi ça en toi, tu n'es pas uniquement un médecin, mais ça prend tellement de
nous, ce travail-là, puis ça demande aussi des sacrifices.
Moi, je les ai vus, les sacrifices.
J'ai éliminé complètement le théâtre, l'improvisation de ma vie.
Puis moi, je suis une personne qui est d'emblée très, très créative.
J'ai besoin de la créativité pour me développer comme personne.
Je pense qu'on a probablement tous besoin de la créativité.
Moi, quand j'ai pris ma pause de médecine, je suis allée faire du théâtre d'été, j'avais
besoin de voir
mais est-ce que j'ai fait un mauvais choix?
J'aurais dû être une actrice dans le fond.
C'est vraiment ça.
Il y a beaucoup de parties de nous-mêmes qu'on met de côté.
Puis après, quand tu arrives en pratique, un peu le quotidien commence.
Il n'y a plus autant le but de finir les études.
Là, tu es en pratique pour 20, 30, 40 ans et plus, dépendamment.
Comment est-ce que tu continues à cultiver ça dans ta vie?
Pour moi, la créativité, comment est-ce que je continue à cultiver ça?
Bien là, finalement, j'enseigne le yoga.
Je monte des séquences spécifiquement pour les médecins.
Puis, ça, c'est le fun.
J'ai l'impression de faire quelque chose qui est relié vraiment à ma passion, mais en même
temps, ça me demande ma créativité, de m'exprimer devant un groupe.
C'est comme triste de voir que j'ai un peu perdu ça au fil des ans, que c'est pas quelque
chose que j'ai nécessairement entretenu.
C'est de faire le constat.
Mais c'est pas perdu, la santé créative, c'est quelque chose qui se cultive aussi.
Tout ça pour revenir au fait qu'on est tellement plus que des médecins.
On est des personnes d'abord et avant tout.
C'est tellement de travail, le parcours professionnel.
Quand on forge notre identité de soignant, au début, ça sonne faux.
On fait des jeux de rôle de patients-médecins, on apprend à mener des entrevues.
Mais plus ça va, plus on est mis en situation professionnelle.
Il y a plein de choses que pour pouvoir développer ça, j'ai dû mettre sur pause.
Moi aussi, le théâtre, c'était quelque chose qui m'animait beaucoup au secondaire, au
cégep, même au début de la médecine, j'avais fait partie de la troupe.
Il y a tellement d'exigences et de pression à devenir médecin.
C'est tellement
même envahissant.
Quand on commence nos stages, l'externe, la résidence, qu'à moment donné, on n'a plus le
temps, ou on a l'impression qu'on n'a plus le temps, on ne priorise plus de prendre le
temps pour ces choses-là.
Quand j'ai dû prendre mes moments d'arrêt en début de pratique parce que ça allait moins
bien, bien oui, j'ai fait du travail sur moi puis je suis revenu avec un peu plus
d'équilibre, mais je me suis aussi remis à reconnecter avec ces zones-là de moi, de ma
personnalité, que j'avais remisées.
Mais comme tu dis, qui ne sont pas perdues, qui sont encore là.
Tu es en train de faire un podcast, si c'est pas ton côté communicateur, créatif qui
ressort, c'est quoi?
C'est super ton projet parce que tu allies tes deux passions.
Ça fait longtemps que j'y pense, puis que je cogite à ce projet-là, puis j'avais tellement
un syndrome d'imposteur de me dire, "Je suis qui, moi, pour parler de santé mentale?
Je ne suis pas psychiatre".
Puis, à un moment donné, je me suis dit, bien, regarde, je vais juste commencer, je vais
partager mon vécu.
Et les gens s'identifient tant mieux, et sinon, bien, qu'ils regardent d'autres choses.
Je n'ai pas de compte à rendre.
Ma valeur, ça c'est une chose que ça m'a pris du temps à comprendre, que ma valeur n'est
pas basée sur le regard des autres.
Et ça, de comprendre ça, c'est libérateur.
...
là, je m'amuse tout simplement.
De reconnecter avec des personnes comme toi, ça me fait du bien tout simplement.
c'est précieux, en tout cas, on s'en parlait un petit peu tantôt, mais ça fait des années
qu'on se connaît, comme vingt ans, une vingtaine d'années, c'est fou.
Tu me parles de ton vécu, malgré qu'on ne s'est pas parlé depuis quand même plusieurs
années, je vois ta progression, je trouve ça comme beau, parce que moi, je me rappelle de
toi au secondaire.
...
Les difficultés au travers desquelles t'as du passer, mais en même temps, qui font
maintenant de toi la personne que t'es pis tout le cheminement que t'as fait.
Maintenant, tu parles avec tellement de vulnérabilité de ce à travers quoi t'as passé.
Pas comme si c'était normal, parce que c'est pas normal qu'on ait passé à travers de ça,
en même temps, c'est normal.
On passe tout à travers des difficultés, mais t'en parles avec une telle aisance.
Moi, je trouve ça vraiment beau pour vrai.
Parce que c'est vulnérabilisant, c'est tabou,
mais c'est tellement important.
Ce sont des voix comme la tienne qui font que ça va inspirer d'autres gens aussi à parler,
à aussi aller chercher de l'aide.
Puis ça va faire une différence dans notre système, ça c'est sûr.
Ce qui m'anime, c'est, bien humblement, si ça peut aider, ne serait-ce qu'une personne...
C'est combien ça vaut, une vie?
Des fois, ça plante des graines.
Puis ça fait son chemin, puis dans plusieurs personnes.
C'est sûr!
C'est sûr!
J'ai eu justement des pertes dans mon parcours, des suicides de personnes proches et moins
proches, que j'ai connues.
Autant étudiants médecine, résidents, patrons dans différents milieux.
Je trouve tellement que c'était confrontant par rapport à ma propre souffrance,
de me remettre en pleine face, ça aurait pu être toi.
Il ne faut pas que le suicide soit une option, jamais.
Oui, on va tous vivre des difficultés, mais de réaliser qu'il y a toujours de l'espoir.
C'est ça qui est impressionnant de l'être humain, c'est qu'on peut guérir d'à peu près
tout.
C'est difficile.
C'est douloureux.
Et parfois même on guérit, jamais complètement, puis on garde des cicatrices, mais on peut
passer au travers.
Puis ça, ça m'a apaisé de comprendre ça.
Oui.
Ça va chercher un certain espoir, de se rattacher à quelque chose quand t'es au plus
profond.
De te dire que tu peux bien aller.
Tu peux bien aller.
L'humain est fait pour être OK.
L'humain est fait pour chasser, cueillir, puis bien aller.
Faut que tu sois capable de manger.
L'humain est fait pour se remettre.
C'est vraiment une machine incroyable, t'as tout à fait raison.
Tu es important.
Pas non seulement pour la société, puis toute ta communauté, mais tu es important comme
personne.
Et ça, en fait, c'est à chaque individu de le comprendre et de se l'approprier, la valeur
qu'on a.
On a tous des trajectoires de vie, des traumas, des difficultés, des personnalités
différentes.
Tout le monde mérite d'avoir une estime de soi-même qui est validée, mais qui part de
l'intérieur.
La reconnaissance d'autrui et la reconnaissance de l'extérieur, ça a une limite.
Parce que quand tu perds ça, il ne te reste plus rien.
Il faut que ça vienne de l'intérieur.
Cette voix intérieure-là qui me guide, je dirais même qui m'a puni à certains moments.
Dans le sens que, notre discours intérieur, il peut être bienveillant ou il devrait être
bienveillant, mais des fois, je veux dire, les choses qu'on se dit à soi-même, on se tape
dessus, on a des exigences impossibles à atteindre envers soi-même.
Des fois, ça fait partie du problème.
D'apprendre à juste se dire, "Hé, tu sais quoi?
C'est correct de ne pas être correct.
Je vis quelque chose de difficile.
Je vais prendre une demi-heure, je vais pleurer dans mon auto.
Je vais laisser ça partir.
Je vais parler à des gens que j'apprécie".
Puis après, on repart.
Mais de se donner la permission d'aller là, c'est pas évident avec la personnalité qu'on a
souvent et le travail qu'on fait.
La société ou les patients, les familles s'attendent à ce qu'on soit un roc.
Si le médecin perd le contrôle de la situation ou se met à paniquer...
Bien là, je veux dire, le monde va se mettre à paniquer autour.
Puis tu fais de l'urgence, donc tu le sais, quand on est leader d'une réanimation, puis
que le médecin panique, bien, ça peut déraper.
On s'attend à ce qu'on soit infaillible.
Alors que des fois, de juste dire à l'équipe, "Hé, savez-vous quoi?
Je ne sais pas ce qui se passe.
Avez-vous des idées?
Pouvez-vous m'aider?
Pouvez-vous suggérer des choses?".
Puis souvent, il y avait plein de personnes de l'équipe qui apportent des points de vue
que je n'avais pas vus.
Finalement, ça a rassuré les gens de voir, même Docteur Palanchuck, des fois, il ne sait
pas.
oui, ça m'arrive très souvent de ne pas savoir.
À quel point c'est une force d'admettre que ça ne va pas bien, puis d'aller chercher
l'aide dont t'as besoin.
Puis ça, dans la société en général, puis encore plus dans notre domaine, ce n'est pas
quelque chose qui est beaucoup mis de l'avant, on dirait.
On parlait du tabou d'aller chercher de l'aide.
Quand tu regardes, 80 % des médecins ne se sentiraient pas à l'aise de parler de leur
détresse ou de ce qu'ils vivent à un autre collègue.
À cause du tabou puis tout ça.
Mais 80 % des médecins se sentiraient très à l'aise qu'un autre collègue vienne leur
parler de ce qu'ils vivent.
Ça ne fait aucun sens quand tu penses à ça.
Et pourtant, le soutien par les pairs, c'est tellement essentiel dans ce qu'on fait, parce
qu'on en vit tous des difficultés.
On en vit tous.
Et on pense qu'on est tout seul à les vivre, mais en réalité, tout le monde en vit sous
forme différente.
Et ils nous atteignent de façon différente, dépendamment aussi.
Je pense qu'on ne réalise pas à quel point on est tous dans le même bateau.
Des fois, c'est d'oser être le premier, tout simplement, à prendre parole, puis d'être le
premier à être vulnérable.
Puis après ça, les autres vont suivre.
Tant mieux, ça veut dire que le pronostic est bon, on est capable de prendre soin de nous
entre nous.
Puis ça, quand tu parles de soutien entre pairs, je pense que c'est très important parce
qu'on a souvent tendance à se plaindre qu'on travaille dans un système dysfonctionnel.
Mais dans mes entretiens avec les gens, une des choses qui ressort, c'est que oui, on se
plaint du système, mais on fait partie du système.
Puis tu parlais de la culture, entre les soignants, entre les médecins.
On est parfois nos pires ennemis.
Moi aussi, je pourrais dire "Dans mon temps".
Oui, on est rendus là.
Mais dans le sens que nos patrons nous disent aussi "Dans mon temps" et ça continue comme
ça...
C'est un trauma intergénérationnel qu'on s'est transmis de nos études médicales, de
l'externat, de la résidence.
"Moi, c'était de même".
Je reproduis des comportements consciemment ou inconsciemment.
On peut-tu en prendre conscience et juste dire à un moment donné, ben non, on n'est pas
obligé de faire ça.
Non, on n'est pas obligé de se traiter comme ça.
Puis on sent que ça change, parce que moi j'enseigne surtout aux résidents qui viennent en
stage d'urgence dans mon milieu, puis on a parfois des externes.
Il y a une différence au niveau de la génération.
Les jeunes ont une certaine ouverture, disons, à plus parler de ce qui ne va pas, à
mentionner qu'ils font de la thérapie, puis tout ça.
Par contre, quand ils viennent dans les stages, moi je me fais un point d'honneur de leur
parler de santé des médecins.
J'essaie toujours du moins de faire un petit check-in, comment ça va.
La résidence, ce n'est vraiment pas une période facile.
Pis j'essaie toujours d'être là pour
montrer l'exemple un petit peu aussi, que ce n'est pas vrai que ce sont tous les patrons
qui veulent transmettre ça, ce curriculum caché-là, ce trauma intergénérationnel.
Je pense qu'il faut à un moment donné que ça arrête.
Moi, je m'assure au moins de, en tout cas, du moins essayer de pas transmettre ça.
Donc maintenant, comment essayer de réparer un peu les choses?
Je pense que la transmission aux étudiants fait aussi beaucoup partie de ça.
Parce qu'il faut qu'il y en ait des modèles un peu.
"Hé attends, je peux prendre des vacances moi.
Puis, je peux prendre soin de moi pour avoir une pratique médicale qui est durable dans le
temps".
Puis là tu touches à un très bon point, c'est que l'humain peut s'adapter à tout de
manière, on va dire, temporaire.
Mais le défi dans notre métier, puis pour les soignants, c'est de tougher.
C'est de réussir à survivre assez de temps pour être capable de faire ce métier-là
longtemps avec le cœur et l'humanité que ça prend pour bien le faire.
Sinon, ce qui arrive, c'est qu'on se déconnecte puis qu'on commence à juste se dissocier
de nos sentiments pour se protéger.
Mais à ce moment-là, je pense qu'on perd la raison de pourquoi on fait ça.
Avant qu'on débute, tu parlais de spiritualité.
Moi, ça me rejoint beaucoup.
On ne parle pas de religion ici.
On parle de sens, un peu plus de comment connecter avec quelque chose de plus grand que
soi, une raison qui nous motive à avancer.
Il y a eu une époque où j'étais tellement désabusé que j'avais perdu ce feu-là.
Puis c'est difficile de retrouver des fois ce feu-là si on ne prend pas le temps de penser
à soi.
Ce n'est pas de l'égoïsme.
absolument pas.
Ça fait partie des différentes sphères de ta santé globale.
Oui, tu sais, on met beaucoup l'accent sur la santé physique, surtout en médecine dans le
domaine de la santé.
Le domaine de la santé mentale peut-être devient un peu moins tabou, mais après ça, tu as
toute ta santé mentale, psychologique, émotionnelle, mais après ça, tu as ta santé
sociale.
Comment est-ce que toi, comme médecin, tu fais pour entretenir une vie sociale qui est
saine?
Tu le mentionnais plus tôt, quand ça va moins bien, j'ai des gens à qui je peux me
confier, qui peuvent amener du support.
Mais si tu es 100 % dans ton identité de médecin, dans ton travail, focussé là-dessus, tu
ne prends pas le temps de cultiver ces relations sociales-là.
Ça, c'est une partie de ta santé qui va moins bien.
Même chose pour la santé spirituelle.
Il faut continuer à entretenir ça d'une certaine façon.
Puis comme tu le dis, ce n'est pas religieux, ça n'a pas besoin d'être dogmatique.
C'est juste d'entretenir une sorte de sens de pourquoi on fait ça.
Une sorte de sens à la vie en général, aussi.
Puis, tu sais, j'ai eu tendance dans les moments où est-ce que j'allais moins bien
justement à m'isoler.
Puis je suis une personne relativement introvertie de base, montrer ce que je veux
montrer.
Puis quand on est drillé,
à toujours être un roc infaillible, invincible...
Les fois où est-ce que j'ai traversé des difficultés, les premiers épisodes, je veux dire,
ça a été des échecs pour moi.
Ça a été vécu, ressenti comme des échecs.
Puis un échec,
on n'a pas le goût de le crier sous tous les toits, puis d'appeler tout le monde pour dire
"Hé mon Dieu, je suis en dépression!" Là, je suis capable d'en rire parce que je suis
passé au travers, mais à cette époque-là, j'avais des gens qui tenaient à moi, qui m'ont
tendu des perches, que j'ai tassés du revers de la main.
Des gens qui m'ont texté, qui m'ont appelé, dont je voyais le nom sur l'afficheur, puis je
n'avais tellement plus d'espace mental, plus d'énergie, que même ça, c'était trop.
Mais c'est dur, à moment donné, de se sortir de cette inertie-là, parce que, comme je te
dis, ce n'est pas un problème de connaissances.
Tu parles de, justement, la santé sociale, je le sais très bien que c'est important.
Je l'enseigne aux patients, "Avez-vous un réseau?
Trouvez-vous des groupes de soutien." Mais là, après ça, je n'appliquais pas les
Non, c'est ça.
On est vraiment bon pour dire quoi faire et ne pas le faire à notre tour.
Ce qui m'amène à parler un petit peu des solutions.
On en a un peu parlé, mais toi, qu'est-ce que tu verrais pour amorcer un changement?
Hmm.
C'est une bonne question parce que je pense qu'il quand même déjà des initiatives qui ont
été mises en place à certains niveaux.
Comme on le mentionnait, il faut prendre soin de soi comme individu, remplir sa coupe.
Mais comme on en parlait plus tôt aussi, on est quand même dans un système qui ne
fonctionne pas.
Malgré qu'on peut mettre en place des technologies.
J'étais au congrès international en santé des médecins à Halifax, qui a eu lieu à
l'automne dernier.
Le thème, c'était sur l'intelligence artificielle.
Il y a tellement d'outils avec l'intelligence artificielle qui peuvent non seulement nous
aider à prendre des décisions cliniques, mais juste à éliminer la paperasse.
Je rêve du jour où je n'aurai pas besoin de prendre des notes.
Je pense qu'il y a des technologies qu'on peut mettre en place pour nous aider, il y a des
systèmes aussi qu'on peut mettre en place, que ce soit au bureau, dans les hôpitaux, pour
rendre le flot un peu plus fluide.
Tout ça est très beau, mais jusqu'à tant qu'on ne change pas le fond de la culture
actuelle, ça va être quand même difficile de convaincre le leadership de mettre en place
les outils qui sont pertinents pour notre bien-être.
La façon de changer la culture, c'est non seulement d'enlever le tabou, d'en parler, de
rendre ça un sujet très important,
mais il faut que les gens s'impliquent.
Il faut qu'on s'implique à notre échelle de ce qui est possible de faire, avec ce qu'on a
comme énergie, comme motivation, mais il faut qu'on s'implique.
Les gens qui croient, comme toi et moi, puis qui veulent faire des changements, il faut
qu'on s'implique, il faut que notre voix soit entendue à des plus hauts niveaux.
Il faut prendre des positions de leadership.
C'est ça qui va finir par créer un mouvement que toute notre gang de motivés en bien-être
des médecins, on va être partout, puis ils n'auront pas le choix de nous écouter.
Ultimement, je pense que ça serait comme mon monde idéal.
Tu touches à un bon point, et deux choses que je retiens dans ce que tu dis.
Travailler sur la charge cognitive ou la charge émotionnelle parce que c'est tellement
lourd le rôle qu'on a, les responsabilités qu'on a, quand on n'a plus d'espace de disque
dur pour traiter l'information.
Donc, de se faciliter, de se trouver des outils, je pense, pour s'aider, ça fait partie de
la solution.
Et comme tu dis, bien, je suis d'accord de s'impliquer.
Puis là-dessus, ce que je trouvais difficile, puis j'en parlais un peu tantôt, c'était le
syndrome d'imposteur que j'avais parce que je me dis, bien, je suis qui, moi, pour
m'impliquer?
Il y a tellement de leaders que je vois, que j'admire, qui font un très bon travail.
Et de me dire, qu'est-ce que j'ai de différent à apporter, qu'est-ce que je ferais de
plus?
Et de moi, de prendre parole, bien
ça venait aussi avec la peur de ce que les gens vont dire.
Est-ce que ça va changer l'opinion que les gens ont de moi?
Un autre point dont tu as parlé, c'est la motivation.
Mais je pense qu'il faut inverser le problème.
C'est-à-dire, il faut commencer par l'action.
La motivation va venir après.
Mais je pense qu'un des gros facteurs de motivation, c'est quand tu prends action puis que
tu vois les résultats.
Ouais.
Puis que tu t'es entendu.
Parce que t'as beau poser des actions.
Parce que ça arrive dans plein de situations où est-ce que t'as l'impression que le
leadership ne t'écoute pas nécessairement, tu ne te sens pas nécessairement entendu.
Puis ça, c'est vraiment dur pour la motivation.
Ouais.
Moi, en tout cas, je l'ai vécu quand même récemment.
J'étais vraiment dans une grande motivation pour changer comment notre département
d'urgence fonctionnait parce qu'on avait beaucoup de difficultés, comme dans toutes les
urgences du Canada.
C'est un problème qui est tellement global.
J'ai vraiment essayé d'amener de l'avant, de stimuler des rencontres, de vraiment faire
pour que ça change.
J'ai l'impression que comme équipe, on a tellement essayé de parler, on a essayé
tellement, tellement de parler.
On n'a pas senti qu'on se faisait écouter.
Moi, personnellement, je sens que la motivation baisse.
Dans la dernière semaine, j'ai appris que j'ai des infirmières et infirmiers qui vont
quitter le département d'urgence pour aller travailler ailleurs, puis ça, ça entraîne un
roulement.
Tu développes un sentiment d'équipe, puis là, c'est à recommencer, à recommencer.
Puis plus la roue tourne, plus la roue tourne.
Mais en même temps, c'est d'être capable peut-être de choisir ses batailles aussi d'une
certaine façon.
Parce que je ne peux pas me brûler toute seule à porter un flambeau qui ne va faire aucune
différence.
Mais il faut l'essayer.
Justement, je pense que quand le momentum est là, il faut l'utiliser.
Il y en de l'espoir pour changer des choses.
Des fois, c'est un combat pas facile.
Je pense qu'il faut être réaliste que c'est un combat pas facile, de changer les choses
pour améliorer le sort des soignants, mais il faut quand même le faire, comme tu dis.
Il faut quand même prendre action.
Oui, puis je peux me mettre à ta place parce que j'ai eu des rôles administratifs ou de
leadership dès le début de ma carrière, avec une grande motivation justement à faire des
changements, puis à instaurer des nouvelles pratiques.
J'ai fini mes études, puis j'étais comme sur mon élan de la résidence, puis j'ai juste
continué comme ça.
Puis éventuellement, je veux dire, la fatigue me rattrapait.
Puis ce que tu nommes d'avoir l'impression de se battre contre un système qui ne nous
entend pas, qui ne nous reconnaît pas,
c'est très drainant, mentalement, psychologiquement et émotionnellement.
Éventuellement, en tout cas pour ma part, ça a évolué vers du cynisme.
Puis je suis tombé en mode survie parce qu'il fallait que je pense à moi et que j'essaie
de reconnecter avec le sens, au sens large du terme.
Puis là je reviens avec une autre attitude de, comme tu dis, de choisir nos batailles.
Il y a un patron qui m'a dit avec une grande sagesse, "Tu sais, Steven, il faut des fois
choisir entre avoir raison ou être heureux".
Je fais le choix d'être heureux, dans le sens que, il y a des choses que ça ne vaut pas la
peine d'être rigide ou de gaspiller de l'énergie parce que ça ne fera pas une grande
différence.
Mais je pense que la solution
doit venir de nous, de l'étage d'en bas, puis d'arrêter d'attendre que les solutions
viennent d'en haut, puis que le système change pour se mettre à nous écouter.
Puis le reste va suivre.
Ce sont les petites initiatives locales sur le plancher des vaches.
Les initiatives vont venir du plancher parce que c'est nous autres qui le vivons.
C'est nous autres qui vont venir trouver des solutions.
Puis là, on revient à la créativité.
Mmh
Trouver des solutions, c'est une sorte de créativité aussi, donc l'importance d'entretenir
ce côté-là de nous autres.
Moi, je veux revenir sur le syndrome de l'imposteur parce que je pense que tu as nommé
quelque chose d'important.
Je pense qu'on est très nombreux à avoir le syndrome de l'imposteur dans le domaine de la
santé, malheureusement.
Mais en lien avec les solutions, parce que tu parlais d'avoir le syndrome de l'imposteur
comme en tant que facteur de changement, parce que c'est ce que t'es, Steven, avec le
podcast.
Pourquoi?
Pourquoi tu sens que t'as un syndrome d'imposteur avec ça?
Comme je te dis, ça vient de quelque chose qui est probablement relié à l'estime, puis à
la valeur que je m'attribue, puis à l'importance que j'attribuais au regard des autres sur
ma valeur.
Maintenant, j'ai lâché prise là-dessus.
Je connais mes forces, je connais mes faiblesses.
Je ne suis pas parfait.
Je n'ai pas la prétention de l'aide.
Mais je pense que ce que les gens apprécient, c'est l'authenticité.
Puis ça, Je ne peux pas être un imposteur quand je suis moi-même.
Tu ne peux pas être un imposteur quand tu es vulnérable.
C'est moi.
Et ça a beaucoup calmé cette impression-là que j'avais de ne pas être légitime parce qu'on
contrôle ce qu'on peut contrôler finalement.
Je me contrôle moi, je contrôle mes perceptions, je contrôle comment j'interagis avec mon
environnement immédiat, mais ça s'arrête là.
Je ne contrôle pas les autres.
Je ne contrôle pas le regard des autres.
Je ne contrôle pas le système.
Oui.
Puis j'agis sur ce je peux agir.
Pis ensuite, il arrivera ce qui arrivera.
Puis les gens prendront ce qui leur font du bien.
Puis si ça ne correspond pas
à ce que les gens veulent, mais comme j'ai dit, qu'ils regardent autre chose.
Puis je voudrais tellement que ça soit comme ça pour tout le monde.
C'est juste ça.
C'est juste ça que je souhaite.
Que tout monde se rappelle quand on était jeune.
Pourquoi on est devenu des soignants?
Pourquoi on a choisi cette carrière-là?
Puis on a souvent tendance à l'oublier.
Mais quand on reconnecte avec ça, avec cette part même des fois de l'enfant en nous, qui
avait des rêves, des aspirations...
Et juste de dire, regarde, je vais faire de mon mieux.
Et c'est tout.
C'est bien dit.
Je pense qu'on est vraiment plusieurs dans le domaine de la santé à avoir un certain
syndrome de l'imposteur.
Juste de base, je pense que comme soignant, tu veux faire une différence, mais en même
temps, il y a peut-être quelque chose qui rattache à la spiritualité.
Prendre soin de quelqu'un, c'est tellement plus grand que soi.
De se rappeler que ça passe par moi.
Je pense que ça peut peut-être être un peu protecteur de ça.
Dans le domaine d'intérêt qu'on a les deux, c'est-à-dire la santé, le bien-être des
médecins, le bien-être des soignants,
j'ai l'impression que comme tu disais, il y a tellement des sommités qui en parlent.
Mais pourquoi est-ce que toi et moi, on ne deviendrait pas des sommités?
Pourquoi moi plus qu'un autre?
Parce que t'amènes ça à tes collègues, c'est quand même une certaine forme de
vulnérabilité.
En prenant ce rôle-là, si toi tu ne le fais pas, qui va le faire?
Parce qu'il n'y en a pas des tonnes des gens qui sont vraiment prêts à s'engager là-dedans
ici.
Il a beaucoup de gens qui le vivent, mais qui sont prêts à partager un message, il n'y en
a pas tant que ça.
À un moment donné, je suis venue en paix avec ça en me disant, bien pourquoi pas moi?
Changer un peu le sens de la question.
Pourquoi pas?
Pourquoi moi, mais pourquoi pas?
C'est un peu comme tu dis, rentrer dans l'action, acquérir une certaine motivation, puis
après ça, le reste, ça va venir tout seul un
Il y a des soignantes, des soignants, des proches, des personnes qui s'intéressent à notre
réalité, qui vont écouter ce balado.
Qu'est-ce que tu aimerais leur dire?
Je pense que ce que j'aimerais leur dire, c'est que les soignants, on est humains autant
que vous.
C'est la même chose.
La seule différence, c'est qu'on en a fait un travail.
Juste de se rappeler que les difficultés que chaque humain comme individu peut vivre à un
niveau personnel, nous aussi on les vit à la fin.
Je pense que cette humanité-là, c'est ce qui fait qu'on est des meilleurs soignants.
Il nous en arrive à nous aussi des difficultés, puis il nous en arrive à nous aussi, des
défis.
Prenez soin de nous comme on prend soin de vous!
Et ma dernière question pour toi : si tu pouvais parler à Marie-Pier d'il y a 20 ans,
qu'est-ce que tu aimerais lui dire ou qu'est-ce que tu aurais aimé comprendre?
Ou te mettre en garde de quoi?
Vas-y.
Il va y avoir des défis, mais tu vas grandir de ça.
Rappelle-toi que cette croissance-là te permet de juste mieux redonner aux autres, de
façon globale à la fin.
Prenons soin de nous pour mieux prendre soin des autres.
Merci beaucoup pour l'heure qu'on a passée ensemble.
J'avais très hâte de reparler à la Marie-Pier que je connais moi aussi depuis mille ans et
que j'admirais, adolescent, que j'admire toujours.
Ton entrain, ta spontanéité, ton authenticité...
Ce sont des qualités que je recherche et que je pense que les gens apprécient.
Je suis très reconnaissant du partage que tu as fait.
Merci beaucoup.
Merci pour tes bons mots, Steven, ça me touche beaucoup.
Merci de l'invitation et merci de faire ce que tu fais.
T'as utilisé les défis que tu as eus sur ton chemin pour servir mieux la population et nos
semblables.
Je pense que ça, c'est vraiment très riche et c'est vraiment tout à ton honneur.
Parce que ce n'est pas quelque chose de facile à faire, d'exposer sa vulnérabilité,
d'exposer ses apprentissages.
Je suis convaincu qu'on va se reparler bientôt.
Merci, Steven.
Écoutez Soigner jusqu'à se briser sur ces plateformes de podcasting.