Épisode 0.9 : On est condamnés au bonheur – Jean-Marie Lapointe, animateur, acteur et conférencier

Évidemment, je ne peux pas ne pas penser à la dépendance de mon père, de ma mère.

Quand tu es jeune...

Je me rappelle avoir eu des réflexes de jugement, que je jugeais leurs comportements.

Puis finalement, tu réalises que bien non, premièrement, la maladie de l'addiction, il n'y
a personne qui la choisit, cette façon-là de s'autodétruire.

C'est beaucoup plus tard que j'ai compris la douleur de ma mère.

Le problème, ce n'était pas l'alcool.

C'était, c'est quoi sa douleur?

Et pourquoi l'alcool?

Bonjour tout le monde, bienvenue à « Soigner jusqu'à se briser ».

Je m'appelle Steven Palanchuck et puis avant de commencer l'introduction de cet épisode,
je voulais prendre un petit moment avec vous pour vous expliquer le contexte de

l'enregistrement.

C'est un épisode qui occupe une partie toute spéciale dans mon cœur parce que je fais le
choix d'y dévoiler une partie de moi

publiquement alors que je suis tout à fait conscient des risques que ça peut occasionner.

Il y a quelques mois, j'ai eu la chance de voir La Presse publier un de mes témoignages
dans lequel je m'ouvrais concernant une phase plus difficile que j'ai traversée dans ma

vie,

dans laquelle j'ai vécu des idées suicidaires.

Je trouvais que c'était important de commencer une discussion de société à ce sujet-là
parce que si on veut éventuellement changer les choses, il faut commencer par s'ouvrir

soi-même.

C'est dans cette optique-là que le deuxième témoignage est venu,

qui est paru tout récemment au mois de mars dans La Presse, dans lequel je m'ouvre
concernant une réalité qui est encore un peu plus taboue, c'est-à-dire les troubles de

dépendance dans la communauté soignante.

Ça n'a pas été facile de m'ouvrir à ce sujet-là, mais je crois que de taire une réalité

en raison des risques ou en raison des inconforts que ça peut susciter, bien, ça ne pas
disparaître une réalité.

Qu'on le veuille ou non, cette problématique-là est là.

Et puis, si on veut pouvoir la changer, bien, il faut commencer par être capable d'en
parler.

Donc, pour l'épisode de ce soir,

dans ce contexte-là, j'ai eu le privilège de m'entretenir avec Jean-Marie Lapointe.

Jean-Marie est comédien, animateur, auteur, conférencier, humain...

qui a traversé, comme bien d'autres, des périodes plus difficiles, puis qui maintenant
profite

de ces forces-là afin de redonner aux suivants et de prendre soin des populations les plus
vulnérables de notre société.

J'ai beaucoup de gratitude pour la conversation que j'ai eue.

Jean-Marie a été très généreux.

Je pense que c'est ce genre de discussion-là

qui peut parfois ouvrir les esprits et les cœurs.

Et j'espère que ça pourra potentiellement atteindre au moins une personne qui vit
actuellement dans la honte puis qui n'ose pas s'ouvrir par rapport à la souffrance qui

l'habite.

Donc, je crois que

de continuer cette discussion-là sur la place publique, d'oser parler de notre souffrance,
de partager les moments de faiblesse, les moments de vulnérabilité, bien, ça nous permet

finalement de connecter sur ce qui nous ressemble, puis ce qui nous rassemble,
c'est-à-dire qu'on est humain.

Et je crois que c'est cette humanité-là qui fait de nous des meilleures soignantes et des
meilleurs soignants.

J'espère vraiment que l'épisode d'aujourd'hui va vous inspirer tout autant que je l'ai
été.

Donc sur ce, je vous souhaite une bonne écoute.

Qu'est-ce qui t'a fait accepter de participer à cette entrevue-là?

La demande était hyper sincère, ma perception.

C'était sincère et ça venait d'un gars qui faisait déjà une belle démarche.

Je te sentais authentique et j'ai un préjugé favorable auprès de certaines personnes qui
travaillent dans le milieu de la santé, qui osent parler de leur vulnérabilité, parler de

leur défaillance...

J'ai mis un genou à terre, j'ai eu une période de doute.

Comme médecin, tu le sais, on est souvent les derniers à crier à l'aide.

Puis j'ai beaucoup d'amis qui sont soit médecins, dentistes, travailleurs de la santé.

Et on dirait qu'à un moment dans leur vie, ils vivent un épuisement de compassion.

Puis ça, c'est déjà loin.

On est déjà enfoncé de ne plus être capable de ressentir la douleur de l'autre,

que ce soit une personne proche de nous ou un étranger.

Alors, dans le contexte que tu me proposes de faire un entretien, bien moi, je carbure à
cette vulnérabilité-là qu'on peut aussi médiatiser.

Tu m'avais dit m'avoir vu et entendu à l'émission de Marie-Louise Arsenault et j'ai même
eu des moments d'émotion.

J'ai eu des larmes durant l'entrevue.

J'ai parlé avec émotion et sincérité d'un paquet d'affaires.

Et j'ai vu dans le regard de Marie-Louise, mon Dieu, ça l'étonnait, elle ne l'a pas vu
venir, mais j'ai senti aussi tout le support autour de la table, autant les musiciens que

les artistes qui étaient invités.

J'ai l'impression, parce que je parlais avec le cœur ouvert, que ça a ouvert le cœur des
autres automatiquement.

Alors, on n'était plus dans une confrontation, dans une joute intellectuelle autour de la
table.

Non, on parlait des vraies affaires, des vrais enjeux.

Écoutez, un gars va parler d'une maladie de "fille", l'anorexie, la boulimie...

Je n'ai pas eu peur d'en parler, ce n'est pas une maladie de fille, ça touche tout le
monde.

Mais encore beaucoup de gens pensent que les troubles alimentaires, ça ne concerne que les
filles, tu puis souvent juste les adolescentes.

Mais je trouve que plus je parle de ma vulnérabilité, plus j'en parle avec une grande
liberté,

plus je reçois du feedback positif.

Donc c'est ce qui nous amène ce soir, c'est ce qui t'a amené à moi, à me contacter.

Donc t'as fait l'effort qu'on se rencontre et qu'on fasse ça.

Donc moi je voulais honorer ça, puis je me dis c'est la petite goutte d'eau nécessaire
qu'on ajoute, une petite goutte d'eau de bienveillance, d'amour qu'on peut ajouter dans

les réseaux sociaux.

Je l'ai dit à l'émission de Marie-Louise, mais je le dis souvent ça.

C'est un privilège d'avoir un micro, c'est un privilège d'avoir une caméra, quel que soit
le support.

Je trouve que c'est important de s'en servir, pas pour mettre son ego en avant-plan, mais
pour mettre son âme, pour mettre son cœur, puis son parcours d'hommes et de femmes qui

n'est pas toujours linéaire du bas vers le haut.

Ce sont des parcours faits de dents de scie, de période de doute, de période

de lumière, de noirceur, mais ça touche tout le monde, ce parcours-là.

Ce sont des parcours qui sont très similaires, donc c'est vraiment le fun qu'on puisse en
parler.

Moi ce que j'aime c'est de pouvoir connecter avec la part d'humanité de l'autre.

Puis tu parlais de la fatigue de compassion.

Moi c'est quelque chose que j'ai traversé parce qu'il y a eu des moments dans ma carrière
où est-ce que j'ai eu l'impression de perdre le sens de pourquoi je faisais ce métier-là.

Puis d'être confronté à des situations tellement tragiques.

Puis de ne plus être capable de pouvoir connecter avec cette partie d'humanité-là.

On vient des fois avoir un peu un syndrome de l'imposteur.

Moi, de me donner un micro, je veux dire, je suis médecin, je ne suis pas dans les médias,
je me sens beaucoup comme un imposteur.

Je me suis dit, je suis qui, moi, pour parler de santé mentale?

Je ne suis pas un expert dans ce domaine-là.

Jusqu'à temps que je réalise que je suis un humain, comme tout le monde, puis comme tout
le monde, j'ai traversé mes difficultés.

Comme tu le dis, une fois qu'on s'ouvre, une fois qu'on est vulnérable, ça m'a fait
réaliser que je ne peux pas être un imposteur quand je suis vulnérable.

Je ne peux pas être un imposteur quand je suis authentique.

C'est moi.

Donc de réaliser ça, ça me permet de connecter avec les gens autour de moi sur un autre
niveau totalement.

C'est essentiel ce que tu dis là.

L'endroit où je suis allé faire une de mes thérapies que tu connais, tu en as entendu
parler, la Clinique Nouveau Départ.

Cette clinique-là, j'ai entendu des gens tellement profondément humains, touchants et qui
venaient d'un petit peu de la haute sphère de la société.

Ce sont des gens extrêmement bien nantis, des médecins, des avocats, des professionnels,
des pilotes d'avion, des acteurs,

des personnalités connues...

Et je me souviendrai tout le temps d'une avocate qui avait dit, une grande grande avocate
éminemment connue et respectée dans son milieu, malgré les niaiseries qu'elle a pu faire

sous l'emprise des substances, mais elle avait dit, "Écoutez, je ne suis plus toujours
sûre de ce que je pense, je ne suis plus toujours sûre de ce que je dis, mais je suis

toujours sûre de ce que je ressens".

Et ça, cette phrase-là, je l'ai enregistrée et souvent j'ai eu l'occasion de la rencontrer
par toutes sortes de circonstances par la suite.

Cette phrase-là, ça m'a transpercé l'âme et j'aime te citer dans ce temps-là parce que de
dire que, "Je suis sûr de ce que je ressens", ça veut dire qu'on l'a gelé, ça.

On a mis un bouchon sur nos émotions, on s'est distancé de ce qu'on ressentait, soit parce
qu'on a eu des traumatismes, soit parce qu'on a appris à déconnecter, se déconnecter de

nos sentiments, de nos émotions.

J'ai réalisé à quel point, ce que je ressens dans le fond, c'est comme les lumières sur un
tableau de bord dans un véhicule.

S'il y a des lumières qui allument, c'est qu'il se passe de quoi.

Donc quand moi j'allume avec mes émotions,

je dois être à l'écoute, je dois ressentir premièrement avant même de comprendre ce que je
ressens.

Je veux juste prendre le temps de ressentir c'est quoi la texture, c'est quoi le confort,
l'inconfort...

Peu importe ce que je ressens.

Puis après ça, ça va faire son petit bonhomme de chemin pour essayer de comprendre ce que
je ressens, puis qu'est-ce que ça m'enseigne, qu'est-ce que ça me dit, c'est quoi le

message de ces émotions-là.

Donc c'est important de bien être connecté

à ce qu'on ressent.

Puis peu importe ce qu'on fait, qui on est dans la vie, c'est important ça.

Ouais, c'est essentiel, puis ça devrait être même non négociable et ça devrait être
enseigné dès l'âge de la garderie.

Nous, je te dirais, comme soignants, on nous apprend à déconnecter très tôt dans la
formation.

On nous dit qu'il ne faut pas montrer nécessairement ce qu'on pense, ce qu'on ressent.

Des fois, il y a des choses qui vont naître, puis on va avoir tendance, je vais parler
pour moi, à les intellectualiser.

Les émotions, au lieu de les accueillir, c'est quelque chose que j'ai eu tendance à
enfouir.

Un sentiment à moi qui m'a habité souvent, dont j'ai entendu parler moi aussi beaucoup en
thérapie à Nouveau Départ, c'est ce vide intérieur-là.

Un espèce de trou noir intérieur qu'on essaie de remplir par n'importe quoi.

Puis il n'y a rien qui peut remplir ce trou noir-là.

Éventuellement, il faut se tourner vers l'intérieur de soi, il faut oser le regarder,

il faut oser le confronter.

Une chose qu'on disait, c'est qu'il n'y a pas d'émotions positives ou négatives.

Les émotions peuvent être agréables ou désagréables, mais elles sont là pour une raison,
comme tu dis.

C'est de savoir s'écouter dans la bienveillance parce que j'avais souvent tendance à avoir
un discours interne qui était plutôt punitif.

De me dire, tu dois ou tu ne dois pas.

C'est dur à ce moment-là de se pardonner.

Tu mentionnais aussi les traumatismes.

Je pense qu'on est plusieurs, tu sais...

Être humain, ça vient avec les traumas, finalement.

Mais c'est comment on va les gérer qui va nous différencier des fois.

Puis ça part de très tôt, de l'enfance, de nos parents, du contexte dans lequel on a
grandi.

Puis ces outils-là qu'on nous a donnés ou qu'on ne nous a pas donnés, ça va faire une
différence plus tard quand on est confronté à des difficultés.

C'est tellement beau de t'entendre.

Je vois le cheminement derrière.

Oui, le médecin, mais l'homme qui a souffert.

Tu connais Viktor Frankl, un psychiatre qui a survécu à la Deuxième Guerre mondiale au
camp de concentration.

Il avait dit qu'on pouvait survivre à toutes les souffrances, toutes les souffrances,
pourvu qu'on y trouve un sens.

Et lui, en termes de souffrance, évidemment, il a perdu la quasi-totalité de sa famille
dans les chambres à gaz, tu comprends.

Donc lui, en termes de souffrance, de deuil, de trauma, il peut t'en parler.

C'est un peu comme Boris Cyrulnik, quand il parle de résilience, c'est la même chose.

Il y a une histoire derrière ça qui peut prouver à quel point que lorsque tu commences à
comprendre ce qui t'est arrivé, que tu lui donnes un sens et que surtout ce sens-là, une

fois, j'allais dire

assumé, compris puis incarné, ou métabolisé, tu peux aider d'autres.

Qu'on soit médecin ou qu'on soit bénévole, peu importe ce qu'on fait, quand on est capable
de mettre notre histoire de souffrance au service du plus grand nombre de personnes

autour, à commencer par une personne à la fois qu'on va rencontrer, il y a quelque chose
qui guérit en nous.

Il y a quelque chose qu'on soigne en même temps.

Et il y a quelque chose qui fait

du bien et qui résonne chez l'autre parce que ça démontre qu'on est passé dans un
cheminement, par un parcours de guérison et qui, une fois guéri ou en train de guérir, on

est déjà en train d'aider d'autres personnes.

Il ne faut pas attendre d'être totalement guéri puis libéré de ses souffrances avant
d'entreprendre une relation ou de partir une business puis de commencer un projet.

Tu le fais avec qui tu es, là où tu es, avec bienveillance comme tu disais tantôt.

Mais Viktor Frankl, quand je l'avais lu dans son livre "Man's Search for Meaning", c'est
ce qu'il disait.

Quand tu peux trouver un sens à ta souffrance, c'est extrêmement puissant.

Je pense que n'importe qui, qui fait une démarche thérapeutique, va cheminer.

Des fois, il va y avoir un moment d'éveil.

"OK!

Je comprends pourquoi j'ai consommé.

Je comprends pourquoi j'ai eu tel comportement autodestructeur.

Je comprends pourquoi j'ai pu blesser telle personne dans mes agissements avec ou sans
consommation de substances".

Et là, quand on commence à décliquer, puis on commence, "OK, c'est pour ça que j'ai besoin
de dopamine de même.

C'est pour ça que je suis en manque d'intensité quand je ne consomme pas".

Bien là, il faut que je reprogramme mon cerveau.

Il faut que je me refasse une santé mentale, physique, psychologique, spirituelle pour
justement

faire le deuil de ces moyens qui ont été probablement, j'allais dire, aidants.

Parce que je ne veux pas démoniser la consommation de substances parce que ça a été, à un
moment dans ma vie, ça m'a permis d'avoir du fun, ça a été des récréations, ça m'a permis

de geler quelque chose qui avait peut-être besoin d'être gelé à ce moment-là parce que je
n'avais pas les moyens de le confronter ou de le regarder.

Ça m'amène beaucoup de paix,

en moi, quand je dis ça.

Et ça m'a permis de comprendre les gars en situation d'itinérance que je rencontrais dans
la rue et qui me disaient "Écoute, moi, dans la rue, c'est pas le party.

Je ne consomme pas pour avoir du fun, je consomme pour arrêter de souffrir".

Et là, je comprenais davantage...

Oui, parfois, le choix de la substance pouvait être dangereux pour lui ou pour elle,
certainement, c'est sûr.

Mais en même temps, je n'étais pas là pour le juger, j'étais surtout là pour dire "OK, on
est tous les deux des souffrants.

On souffre ensemble, on prend les moyens du bord pour passer à travers la prochaine étape.

Qui je suis, moi, pour juger ce que tu as fait et vice versa".

C'est ça qui est beau, c'est de connecter avec sa propre souffrance, puis la souffrance de
l'autre.

J'ai aimé le terme que tu as choisi, le parcours de guérison, parce que je pense que le
mot-clé, c'est parcours, c'est un chemin, ce n'est pas une destination.

Parce que selon moi, on n'est jamais rendu.

Si on pense qu'on est rendu, il faut se méfier parce que

si on laisse nos gardes tomber, c'est sûr que les vieux circuits neuronaux vont se
réactiver.

Une autre chose que je trouve intéressante, c'est que ce sont rarement les substances, le
problème.

C'est pourquoi on les consomme.

C'est ça qu'il faut regarder.

Puis ça, en fait, ça m'a permis, quand j'ai traversé ça, puis quand j'ai compris ça, ça a
même changé mon approche comme soignant.

Parce que tout à coup, je n'étais plus dans le jugement, je n'étais plus dans la
rationalisation, j'étais plus dans la connexion avec la personne qui est devant moi.

Puis de me dire, cette personne-là, ce patient-là, elle a une histoire de vie, qui l'a
menée là où elle est maintenant.

Elle a fait des choix, elle a eu des comportements,

mais qui sont là pour une raison.

Une des choses, moi, que ça m'a pris du temps à comprendre, c'était que comme médecin, on
aime souvent comprendre, tout expliquer, tout rationaliser.

J'essayais de justifier mon passé, de me dire, "Ça, c'est arrivé, donc je suis comme ça".

Puis d'essayer finalement de marchander avec moi-même, de me changer.

De me dire,

que ce n'est pas correct d'avoir été comme ça, donc il faut changer.

Mais ce que tu dis dans le fond, c'est qu'il faut apprendre à se pardonner.

C'est la base.

Je pense que c'est la base du pardon de soi Parce qu'une fois qu'il est fait ou entamé, on
comprend beaucoup de choses de la part des autres.

qui nous attaquent consciemment ou inconsciemment avec leurs blessures.

Évidemment, je ne peux pas ne pas penser à la dépendance de mon père, de ma mère.

Quand tu es jeune...

Je me rappelle avoir eu des réflexes de jugement, que je jugeais leurs comportements.

disais "Mais pourquoi?".

Surtout ma mère, je dirais.

Après avoir vécu l'enfer à cause d'un homme alcoolique, elle tombe dans le même piège.

J'ai même pensé quand j'étais adolescent : "Mais elle fait exprès ou quoi?

Elle fait-tu exprès pour faire chier papa?" Puis finalement, tu réalises que bien non,
premièrement, la maladie de l'addiction, il n'y a personne qui la choisit, cette façon-là

de s'autodétruire.

C'est beaucoup plus tard que j'ai compris la douleur de ma mère.

Le problème, ce n'était pas l'alcool.

C'était, c'est quoi sa douleur?

Et pourquoi l'alcool?

Pourquoi avoir choisi ce médicament-là?

Pourquoi prendre ce médicament-là, qu'elle l'ait choisi ou pas?

Tu connais le docteur Gabor Maté, qui est un spécialiste de l'addiction, mais lui, est sur
la côte Ouest?

C'est un conférencier mondialement connu et plus âgé dans la 80, maintenant, début 80.

Et c'est un être éminemment sensé, brillant, intelligent, mais qui côtoie la pire des
souffrances qu'il y a dans le Downtown Eastside à Vancouver où il y a énormément de

prostitution, de personnes qui s'injectent toutes sortes de choses qui sont dans la rue,
qui sont vraiment, vraiment, vraiment poquées et souffrantes.

Et puis il disait, il faut arrêter de dire "What's wrong about the substance?" C'est quoi
le problème avec la substance?

Non, non...

Regardez la souffrance.

Pourquoi les personnes souffrent?

D'où ça part, cette souffrance-là?

Et là, on comprend davantage pourquoi ces personnes-là consomment.

Parce que pour eux autres, le mal n'est pas la substance.

Je ne suis pas capable de gérer ce que je vis.

Tu sais, j'ai entendu en thérapie une fille crier : "Écoutez, ce n'est pas parce que je
veux mourir, c'est que je ne sais pas comment vivre.

Pouvez-vous m'aider?

Pouvez-vous me montrer comment vivre?"

Et comment vivre avec tous mes démons, mes fragilités, puis mes réflexes parfois pas
toujours sains que je fais et que je répète et que je répète à plusieurs reprises." Quand

on comprend la souffrance de l'autre, parce qu'on est capable de comprendre la sienne,
quand on est capable de se pardonner, on va être capable de voir la quête du pardon chez

l'autre aussi.

Et même si la personne n'est pas capable de

t'accorder son pardon parce que tu l'as blessée dans tes niaiseries, dans tes paroles,
dans tes gestes...

Si toi, tu es capable de te pardonner, tu es capable aussi de te dire, c'est sûr qu'elle a
un chemin à faire, c'est sûr que ça peut prendre du temps.

Tu comprends la blessure, je la porte moi aussi.

Mais le pardon à ce moment là, tu sais, me permet de façon égoïste - et c'est intelligent
d'être égoïste de cette façon là - c'est que ça te permet de te libérer.

Le verbe donner et le verbe pardonner ont quelque chose de similaire.

Oui, y a le mot donner dans les deux, mais c'est que donner, ça libère.

Quand tu donnes quelque chose, tu t'en débarrasses, tu t'en libères, tu le fais avec
plaisir.

Mais le pardon aussi, c'est la même chose.

Donc j'ai l'impression que c'est une grande quête, c'est un grand cheminement et
heureusement qu'il existe des groupes comme les Alcooliques anonymes, les Toxicomanes

anonymes, peu importe la ressource anonyme.

Heureusement que ça existe parce que je ne connais aucune autre place à part un centre de
thérapie comme la Maison Jean Lapointe, la Clinique Nouveau Départ, pour ne pas les

nommer...

À part tous les groupes anonymes, nomme-moi une place dans la société où tu peux débarquer
avec un casier judiciaire, avec un permis de conduire suspendu, avec toutes sortes de

niaiseries que tu as pu faire et t'as pu dire,

des blessures que tu as infligées, où tu peux arriver tout croche, mais où tu te sens déjà
aimé.

On t'aime déjà, on t'accepte déjà, on te reconnaît comme parmi nous, comme étant un frère
ou une soeur.

Ce n'est nulle part ailleurs où j'ai pu ressentir ça.

À part des maisons de thérapie?

Parce que même nos familles biologiques, il y en a du jugement, il y en a de la violence,
il y en a de la non-acceptation.

Mais dans une salle de meeting,

j'ai toujours vu des gens se faire accueillir tout en sachant très bien le parcours de tel
gars ou telle fille.

Ma petite voix me disait "Si les gens savaient..." Finalement, bien on l'aime déjà.

C'est fabuleux ça.

C'est un cadeau ça.

Et en plus, c'est gratuit.

Mais moi, ce que ça me fait penser, en fait, quand je suis arrivé en thérapie, j'avais
beaucoup d'appréhension parce que c'était ma première expérience de groupe de soutien.

Puis j'ai toujours été une personne introvertie.

J'ai été intimidé quand j'étais à l'école primaire, secondaire.

Donc le regard des autres, ça a toujours été important pour moi.

Puis l'automédication, pour moi, ça venait gêler un petit peu ce sentiment-là.

Et ma crainte de me sentir jugé, une fois que je suis arrivé là-bas, s'est dissipée
instantanément.

Parce que tout à coup, je me sentais vu, entendu, reconnu, puis j'étais capable de
reconnaître cette partie-là de moi dans l'autre.

Quand je dis l'autre, c'est homme, femme, vieux, jeune, riche, pauvre, peu importe.

Tout le monde avait des histoires de vie

parfois dramatiquement différentes, des tragédies, des traumas différents, mais des
schémas de pensée similaires, des réflexes similaires.

C'est ça, en fait, moi, qui m'a permis d'apaiser cette crainte-là que j'avais en moi de me
faire juger.

Parce que c'est sûr que

quand on parle à des non-dépendants, on va dire, c'est difficile de se sentir compris.

Des fois, j'avais souvent tendance, quand je me sentais incompris, à me justifier,
d'expliquer, d'essayer de donner des raisons.

Mais quand on ne sent pas compris, vu, entendu, c'est difficile à ce moment-là de
connecter à l'autre.

Alors que dans une salle de thérapie comme ça, du jugement, il n'y en a fait pas.

Non.

Puis s'il y en a, c'est que ça fait partie de la maladie, puis ça fait partie de l'égo,
puis ça fait partie du cheminement, puis c'est correct.

Mais c'est quand même, moi je me considère, puis probablement toi aussi, comme des
privilégiés d'avoir eu accès à des structures thérapeutiques pour nous ramener sur une

belle lancée, sur une belle track et surtout à notre essence véritable.

On l'a fuie, on en a eu peur parce que souvent les gens, j'avais déjà entendu quelque part
dire que les hommes ont plus peur de leur lumière que de leur ombre...

C'est vrai que des fois, ça peut faire peur.

Ce qui bouille à l'intérieur de toi qui te dit de faire telle, telle, telle affaire, des
fois on en a peur parce qu'on pense que ça ne marchera pas.

On a peur de l'échec, on a peur de ce que les autres vont penser.

Et moi, je pense que c'est un privilège d'avoir eu accès à des belles plateformes comme ça
qui nous ont

vraiment reconnecté à notre lumière, à notre essence.

Quand on a l'occasion d'en parler comme on le fait ce soir, je pense que c'est l'exemple
que ça donne et que ça fait juste lancer l'invitation à d'autres que...

Si tu te reconnais dans ce qu'on raconte un peu...

Parce que oui, on est, j'allais dire, avancés dans le cheminement parce que ça ne fait pas
juste deux semaines qu'on a arrêté de consommer.

Oui, ça fait un petit bout qu'on a arrêté.

On est un peu avancé dans le cheminement.

Tout est en relatif parce que par rapport à mon parrain dans les ressources anonymes, il
est au-dessus de 45 ans d'abstinence.

Donc je te dirais que lui est très avancé.

Pour un gars pour qui ça fait six mois qu'il a arrêté, c'est sûr que je suis avancé aussi.

Donc qu'est-ce que je peux dire pour l'aider?

Tout en sachant très bien que même le nouveau qui arrive, pour qui ça fait 48 heures qu'il
n'a pas consommé, il a de quoi à m'apprendre.

Tout le monde a de quoi à nous apprendre tout le temps.

J'avais l'impression que c'est un peu à cette invitation-là que j'ai répondu quand tu m'as
contacté.

Et je me disais, c'est le fun, quand un jeune médecin qui fait une plateforme d'échange
avec des conversations profondes sur justement une démarche de mieux-être.

Quand tu parles de l'ombre et de la lumière, je me reconnais un peu dans le sens que c'est
un peu de l'auto-sabotage.

On dirait que quand les choses allaient bien, je me disais que je ne le mérite pas.

Parce que je n'ai pas une valeur suffisante, parce que ci, parce que ça...

Puis à ce moment-là, si ma vie n'est pas importante, c'est un peu un suicide à petit feu.

Parce qu'on n'est pas assez important, parce qu'il y a une souffrance qu'on essaie de
cacher, de calmer.

Mais au-delà de ça, il faut...

il faut, c'est ça, essayer de voir bien pourquoi cette souffrance-là est là, puis d'oser

la confronter parce que d'aller gratter mon bobo, j'avais l'impression que c'était une
tâche impossible ou qui serait trop douloureuse.

Oui, peut-être c'est venu avec ses défis, mais comme tu as dis, quand ça vient avec du
pardon

et de la bienveillance, ce n'est pas de la douleur, c'est de la libération.

De me sentir libéré d'un fardeau, d'être capable de marcher à côté de son passé au lieu de
le traîner sur ses épaules, c'est quelque chose qui est un apprentissage de tous les

jours.

Je ne prétends pas avoir les réponses et de savoir maintenant exactement quelle est la
recette pour bien aller.

Alors que je suis capable de l'enseigner à mes patients.

C'était ça qui était le grand paradoxe parce que je m'entendais conseiller les patients,
leur donner des ressources, leur donner des conseils, puis de me dire, moi : "Mais toi,

qu'est-ce que tu en fais?".

Puis, je me disais que c'était pas...

je n'étais pas rendu là.

Mais tu vois ça, ce discours-là mental que tu as, quand tu te sens comme un imposteur, tu
te dis : "Faites ce que je dis, pas ce que je fais ou pas ce que je pense." Mais tu le

sais que ça fait partie de la maladie de l'addiction.

Donc toi, si tu as quelqu'un devant toi et qui a aussi cette voix-là, non seulement tu vas
le reconnaître, tu ne la jugeras pas, puis tu le sais que le gars ou la fille fait ce

qu'il peut, là où il est présentement, parce que dans sa perception, il a encore un gain

à consommer ou à s'auto-détruire.

Et en même temps, il y a l'autre voix qui dit, "Écoute, je pense que j'en ai besoin, je le
mérite, je le sais que ça va me faire du bien".

Mais tu le sais, l'autre voix qui te dit, "Mais dans le fond, tu le sais à moyen et à long
terme, ce n'est pas bon".

Mais le moyen-long terme...

Surtout quand tu côtoies des gens qui se suicident, qui meurent sur le coup.

tu dis, "Bien, le long terme, peut-être qu'il n'y en a même pas dans ma vie, le long Donc
tu te justifies aussi de te scraper parce que tu sais que la vie peut arrêter du jour au

lendemain, donc aussi bien te geler.

Alors, c'est une maladie comme dit mon ami Jean-Pierre Chiasson, qui était le fondateur de
la Clinique Nouveau Départ, il m'a dit L'addiction c'est la plus belle des maladies.

maladies.

C'est la plus belle des maladies parce que tu es condamné au bonheur.

Ça m'a tellement fait sourire.

Il a déjà dit que Tu es condamné à bien prendre soin de toi et ce tous les jours.

D'où le célèbre 24 heures à la fois dans les mouvements anonymes.

On n'arrête pas de le dire.

Mais c'est vrai que la vie se vit une journée à la fois.

Oui, c'est correct de faire des projets, dire, ben moi dans un an, je vais m'acheter une
maison où je vais aller en voyage, faire le tour du monde.

C'est correct.

Mais dans l'instant présent, tu es capable de te ramener en disant, si un jour j'aspire à
faire ce voyage-là ou ce projet-là, je dois bien aller, je dois prendre soin de moi, je

dois dire la vérité, je dois me confesser, je dois parler à mon thérapeute, je dois aller
au gym,

faire une activité physique qui est bonne pour moi.

Je dois bien manger, bien dormir, les besoins de base qu'on scrape souvent quand on est
dans l'autodestruction.

Donc quand tu réalises que c'est vrai dans le fond, quelle belle maladie, parce que je
n'ai pas le choix de prendre soin de moi.

parce si je ne le fais pas, je me scrape.

Et quand je me scrape, je souffre et ça fait souffrir du monde autour de moi que j'aime
beaucoup aussi.

Le choix m'appartient.

Est-ce que je veux être heureux?

Est-ce que je veux être

libéré?

Est-ce que je veux vivre la vie que je rêve d'avoir depuis longtemps?

et que c'est accessible, ça aide à des bonnes décisions, je trouve.

Les substances, c'est un quick fix.

C'est un moyen de passer d'un état à un autre rapidement, alors que d'investir dans son
bien-être, dans son bonheur, ce qu'on sème maintenant, on va le recueillir peut-être un

peu plus tardivement que ce qu'on espérait.

Les dépendants, c'est tout, tout de suite, maintenant.

C'est sûr que c'est plus difficile parfois de penser au moyen-long terme, mais je pense
que c'est

quand même possible.

C'est gagnant.

Et une fois que tu comprends comment ton cerveau fonctionne sous l'emprise d'une
addiction, comment tu l'as bypassé, hijacké...

Tu te fais un court circuit dans ton cerveau

au niveau des récompenses.

La dopamine, on le sait, c'est quoi la dopamine?

C'est ce qui fait que quand tu fais l'amour, quand tu as un projet, quand tu vas au gym,
quand tu veux, je sais pas moi, changer le monde, ça te donne la drive.

Puis la dopamine, ton cerveau ne pas de différence entre une source de dopamine naturelle

qui vient de ton cerveau parce que tu fais un projet ou versus une substance.

Le cerveau peut prendre jusqu'à deux ans pour se refaire des nouveaux circuits de
récompenses sains.

Et c'est ça qui fait que c'est difficile les premiers mois, les premières semaines, les
premières années quand tu veux te reconstruire.

Mais une fois que tu as compris ça, puis une fois que tu as mis en place des structures de
récompenses saines,

et des façons d'aller chercher ces récompenses-là, il vient à un moment donné où tu
ressens quelque chose que tu n'as peut-être jamais ressenti de ta vie, qui va devenir ta

nouvelle référence, c'est une paix intérieure.

Et la paix intérieure, en ce moment, au moment où je te parle, est pas mal non négociable,
je te dirais, dans ma vie.

Et aussitôt que je déroge, puis que je commence à ressentir un petit peu de manque de paix
intérieure, j'ai tout de suite une réponse.

Il se passe de quoi.

Il y a quelque chose que je ne fais pas ou que je fais en trop ou que je ne fais pas
assez.

Donc, cette paix intérieure me vient aussi d'un mode de vie qui est sain et qui s'est fait
aussi sans les substances et ça depuis plusieurs années.

Donc, plus je prends conscience que cette paix intérieure-là, c'est la récompense d'une
multitude de 24 heures à la fois, collées les uns après les autres...

Tu te dis « Wow, j'ai pas envie de tout scraper ça.

»

Mais en même temps, il faut que je te le dise en toute humilité, ça m'arrive encore de me
vendre l'idée d'avoir des comportements qui peuvent contribuer à scraper ma paix

intérieure.

C'est là que je me dis « wow »...

Même après plus de 15 ans, presque 20 ans d'arrêt de consommation, je me dis que la
maladie est sournoise, elle peut venir te ramasser.

D'où je suis condamné au bonheur et je dois prendre soin de moi tous les jours et d'avoir

des conversations comme j'ai avec toi, comme j'ai avec mon parrain, comme j'ai avec des
amis dans le rétablissement et même des gens qui ne connaissent pas le rétablissement,

mais qui sont des sources d'inspiration parce que leur mode de vie m'inspire par ce qu'ils
font dans la vie, ce qu'ils sont dans la vie.

Je me dis « wow », c'est donc bien hot...

il n'est pas dans la même gang que nous autres, pourtant il est hot, j'en ai besoin, des
gens comme ça.

Ces circuits neuronaux-là sont vraiment marqués au fer rouge.

C'est indélébile.

C'est pour ça que je parle d'un parcours de rétablissement, pas d'une finalité en soi ou
d'une guérison parce qu'on va avoir tendance à se mentir à nous-mêmes quand on va se

mettre à marchander ou à négocier en disant, je serais capable, je vais être capable de me
contrôler, je vais être capable de gérer...

Mais quand on tombe dans ces réflexes-là,

c'est facile de perdre le contrôle.

Puis je pense que ce que tu soulignes, c'est l'importance du cadre, du cadre de vie sain,
puis du cadre qui vient de l'intérieur, pas du cadre qu'on se fait imposer des autres.

Puis d'être capable de mettre ses limites, c'est quelque chose qui est difficile.

Puis quand on apprend à se connaître, puis qu'on connaît donc ces limites-là, puis qu'on
s'aime assez pour les faire respecter, puis suivre ce cadre-là, bien je trouve que ça

devient presque simple.

Là, je le dis avec le recul, mais c'est sûr que quand on est dedans, c'est pas simple du
tout.

Puis des fois, ça m'est arrivé des moments de me dire, bien...

Sais-tu quoi?

Puis de vouloir tout mettre en l'air, puis c'est pour ça aussi que la rechute fait partie
du parcours.

Des fois, la rechute vient avec ce sentiment de : « De toute manière, j'ai tout scrappé,
donc aussi bien recommencer ».

Mais c'est un piège.

Comme tu disais, que tu aies 45 ans ou 45 minutes d'abstinence, c'est toujours la même
décision.

C'est maintenant, je fais le choix de me choisir.

C'est que j'ai l'impression qu'à tous les jours, on va arriver à une intersection tout le
temps et parfois même plusieurs fois dans une journée où on a un choix à faire.

Et ce choix-là, c'est fou parce que si tu prends le temps d'y penser, c'est beaucoup
d'empowerment.

Ça te donne beaucoup de pouvoir sur ta vie, sur l'impact d'une décision sur ta vie.

Est-ce que je tourne à droite à l'intersection ou je tourne à gauche?

Les deux chemins se peuvent, mais tu le sais qu'il y en a un qui est peut-être un peu
moins connu, mais tu le sais que si tu vas à gauche, tu pognes le champ.

Tu le sais, tu l'as déjà fait ce chemin-là.

Donc, OK, je vais aller à droite ce coup-ci.

Puis là, finalement, tu construis de la confiance, tu construis une certaine estime et tu
construis une certaine forme d'autonomie au niveau de cette discipline-là que...

Quand tu ressens cette espèce d'indécision : "Je m'en vais-tu à droite ou je m'en vais à
gauche?" Puis tu prends le temps, tu prends comme le célèbre « stop » qu'on nous enseigne

en thérapie, tu fais un arrêt.

Puis avec l'arrêt, tu prends du recul puis tu regardes.

OK.

Ça, ça vaut vraiment la peine.

Ça, c'est une bonne décision.

Puis s'il y a un doute, tu peux appeler un ami dans le rétablissement, tu peux appeler ton
thérapeute, tu peux appeler des amis avec qui tu sais que tu chemines dans la bonne

direction puis qui peuvent te ramener aussi sur

la bonne piste, la bonne track, si jamais t'es égaré, tu sais.

Mais c'est rare, en tout cas, quand la petite voix me parle, puis ça fait chaud dans mon
coeur généralement, là, je pense pas m'être trompé, honnêtement.

Puis je vais essayer de le dire avec beaucoup d'humilité parce que, tu sais, ce que
Jean-Pierre me disait, « un jugement de gosses », j'en ai fait ça...

Des jugements parce que là, je vais être vulgaire un peu, mais en anglais, il dit : "A
hard cock makes a soft brain."

Tu sais, quand il y a trop de sang dans ta graine, tu ne penses pas clair.

Alors tu sais, ça c'est une image au niveau du désir sexuel, pis là t'es complètement
ébloui.

Mais c'est la même chose avec le désir.

Tu veux changer de char, tu veux changer d'ordinateur, tu veux avoir une nouvelle maison.

Quand on est sous l'emprise d'un désir de quoi que ce soit, l'objet de notre désir, tu ne
veux surtout pas entendre le contraire venant des autres.

Tu veux juste te faire entourer de gens qui vont

justifier ta décision de vouloir acquérir telle ou telle chose.

Tu ne pas avoir de résistance de la part des autres.

Alors ça, je ne suis pas sûr que la petite voix qui te parle, c'est la voix de la
conscience, c'est la voix de la bienveillance.

C'est juste du désir.

Puis le désir, lui, il attend juste une chose, d'être assouvi.

C'est ça sa mission, le désir.

Ça prend beaucoup de force de prendre du recul face à un désir, puis de dire : "Attends
une minute, là...

Eh que c'était bon ça." Là peut-être que t'as eu un rush de dopamine.

"Maudit que c'était bon." Mais là, tu te dis : "OK, là maintenant que je dégrise un peu
là, euh...

OK...

Demain.

Hein ?

Demain." C'est un peu comme quand tu veux envoyer un courriel de merde à quelqu'un qui t'a
insulté, à un ex ou une ex qui te fait chier.

Là tu veux te venger.

Gilles, en thérapie, m'avait dit : "Écris le courriel, mais envoie-le pas.

Relis-le le lendemain matin ou le surlendemain, puis tu viendras m'en reparler.

Tu verras si tu vas te dire...

Maudit que j'ai bien fait de ne pas l'envoyer." Puis à chaque fois, j'avais drôlement bien
fait de ne pas l'avoir envoyé.

Gilles, j'ai plusieurs citations de ce grand sage, entre autres de ce que je pense, c'est
"les comportements ératiques et érotiques".

Puis, une autre phrase que je me répète comme un mantra, quand tu parles des choix, c'est
un peu ça qui me vient en tête, c'est pour avoir des résultats différents, il faut faire

les choses différemment.

Puis ça, ça m'apparaissait tellement comme une évidence niaiseuse.

Mais après ça, de me refléter, oui, mais pourquoi tu prends toujours les mêmes décisions
et t'espères que ça va éventuellement aboutir à ton bonheur?

Puis c'est pour ça que quand on se concentre sur le court terme, on n'est jamais dans la
bienveillance à long terme.

Mais il faut faire ce choix-là de se dire, bien, je me choisis moi parce que je suis
important, parce que j'en vaux la peine, parce que je veux connecter avec les autres.

Pour cette boussole-là, pour être capable de l'utiliser, il faut avoir cette paix-là, ce
silence intérieur pour être capable d'entendre la voix.

Parce que quand c'est le chaos, cette voix-là, on ne l'entend plus.

C'est sûr qu'il faut être capable de retrouver la paix.

Puis après ça, bien...

L'image que je me donne, c'est bien, ma boussole veut m'amener où?

C'est quoi le sens?

Puis on peut parler à ce moment-là un peu de spiritualité et on s'entend, on ne parle pas
de religion ici.

Parce que moi, le sens de cette quête-là qui s'appelle ma vie, je l'avais perdu.

Puis là, ma boussole était déréglée parce que je n'avais plus de direction à savoir : "Je
m'en vais à gauche ou à droite?" Mais je ne sais même pas où est la finalité.

Cette quête de sens-là, pour moi, elle a été vraiment au cœur de mon rétablissement.

Puis ça a été de me dire, bien oui, je suis confronté comme soignant à des tragédies, des
patients qui meurent de manière injuste.

J'ai été confronté à des collègues qui se sont suicidés,

des collègues qui sont morts de maladies fulgurantes en jeune âge.

Ça vient un peu...

Ça m'a rendu amer sur la vie parce que je me dis, bien pourquoi la vie peut faire ça?

Qu'est-ce que cette personne-là, qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça?

Ça vient avec une grande noirceur de ne plus voir le sens, de perdre le sens.

Parce que si des choses insensées comme ça peuvent se passer, c'est quoi donc le but de
mon trajet dans cette vie-là?

Puis après ça, de me dire, non, mais pour moi, la raison,

c'est juste le chemin, c'est le parcours, c'est la connexion à l'autre, c'est d'être
capable de marquer un temps d'arrêt, de se poser, de se déposer, puis de s'écouter.

C'est ça qui est beau.

Je pense que quand on parle de santé spirituelle, c'est d'être capable de reconnecter à
cette voix-là.

C'est très difficile de se connecter à cette voix-là qui est ici quand on est perturbé,
puis quand il y a un torrent de voix qui nous parlent, tu sais.

D'où l'entraînement de l'esprit par la méditation, le yoga ou peu importe le moyen que tu
vas trouver qui va apaiser ton esprit.

Moi, je pense que ça fait partie des outils pour tout être humain, qu'il souffre ou non
d'addiction, de dépendance ou de problèmes de santé mentale.

De se calmer le pompon, c'est toujours bon pour tout le monde.

Ça évidemment la méditation, c'était probablement le plus bel outil pour me ramener à la
maison, pour ramener un calme.

Parce que la folle au logis, elle, elle drive le show, puis c'était pas une bonne idée.

Puis c'est drôle parce que j'ai nommé Viktor Frankl tantôt, puis tous les jours j'essaie
de poster des citations, des histoires, des anecdotes qui font du bien à l'âme.

Puis aujourd'hui j'ai cité Viktor Frankl

parler de sens à la vie, puis une de ces situations, je me permets de la lire à voix
haute, c'est...

parce que je l'ai dit dans mes mots, mais je préfère citer les mots tels quels.

Ça dit : "le seul sens de la vie, c'est de donner à la vie un sens." Tu sais, quand il n'y
a pas de sens dans ta vie, dans la vie en général, dans l'aspect politique international,

tu te dis, c'est vrai que ça n'a pas de sens, mais si tu veux que la vie ait un sens,
donne-y en un.

Et donner un sens à notre propre vie,

ça équivaut à une autre phrase que j'ai entendue de Parker Palmer qui dit, "c'est pas
important ce que tu veux faire dans la vie ou ce que tu vas faire dans la vie, mais plutôt

ce qui est important, c'est d'écouter ce que la vie veut faire en toi." Et ça, ça m'avait
frappé cette phrase-là.

Quand je prends le temps d'écouter ce que la vie veut faire en moi, je sais que les
décisions sont bonnes, sont justes, il n'y a pas de doute.

Un autre de mes chums dans le mouvement, qui dit, quand il y a un doute, il n'y a pas de
doute.

Quand il y a un doute, il n'y a pas de doute.

Ça veut dire que si jamais tu as un doute, ça veut dire que tu prends du recul.

Parce que quand tu fais quelque chose et qu'il n'y a pas de doute, tu ne te poses même pas
la question.

Tu le fais.

Ça résonne en toi.

C'est juste naturel.

Et ça, pour moi, ça guide mes pas tous les jours.

Avec beaucoup d'humidité, je rends hommage à toutes les personnes qui illuminent ma vie au
quotidien, qui m'aident à aller mieux, qui m'aident à aller bien.

Et même ceux que je trouve qui n'ont pas d'allure, je les regarde aller et je me dis :
"OK, ils m'enseignent de quoi." Ils peuvent m'enseigner la patience, ils peuvent

m'enseigner autant quelque chose d'aussi simple que je ne voudrais pas avoir des
comportements comme ça.

Parfait, correct, mais dis-lui merci, il vient de

une ouverture d'esprit, il vient de t'enseigner une nouvelle voie.

La personne qui quête dans la rue, elle t'enseigne la générosité, elle t'enseigne à
pratiquer à tendre la main sans juger.

Il me semble qu'il y a plein d'enseignements quand on prend le temps de regarder ce qu'il
y a à l'extérieur, avec des yeux neufs, pas des yeux qui jugent.

Si veux des choses que tu n'as jamais obtenues dans ta vie, il faut que tu fasses des
choses que tu n'as jamais faites.

C'était ça, la folie d'Einstein.

Mmh mmh.

à faire les mêmes affaires en espérant avoir des résultats qui sont complètement
différents.

Ça ne marchera pas.

Une des choses, je trouve, que tu as nommée dans cette recherche de sens-là, c'est de
redonner, d'être capable

d'assez comprendre des choses sur soi pour être capable de le redonner.

Comment tu penses que les soignants peuvent se soigner?

Tu as été un proche aidant, mais c'est parfois difficile de penser à soi quand on donne à
l'autre.

Donc comment trouver cet équilibre-là?

Ça semble être insignifiant comme réponse ou comme base, mais je mettrais ma main au feu
que ce ne sont pas tous les soignants et les soignantes qui le mettent en pratique.

Ça vient de Guy Corneau.

Guy Corneau a dit : "Lorsque nous mettons des mots sur nos maux, lesdits mots deviennent
des mots dits et cessent d'être maudits." C'était fabuleux.

Gilles disait souvent ça en thérapie, mettre des mots sur des maux, mais il ne complétait
jamais la phrase jusqu'au bout.

J'ai vu cette phrase-là, un moment donné, je l'ai lue et je me suis dis c'est ça.

Et ça...

Je ne suis pas sûr que tout monde le fait.

Pas tous les êtres humains, premièrement.

Et pas tous les soignants.

Pas tous les médecins.

Pas tous les préposés, les infirmières.

Et ça, ça veut dire que quand tu te sens débordé, quand tu as eu une journée de merde,
quand tu penses que tu ne l'as pas, quand tu penses que tu es épuisé...

Peu importe à qui tu parles.

Le réflexe que je vois autour de moi, c'est la bouteille de vin arrive vite à la maison.

Une journée de merde, la bouteille de vin.

Le petit joint, la pilule,

l'anxiolytique, quoi que ce soit.

Et je veux que les gens me comprennent bien, je sais que la prescription peut être
drôlement nécessaire dans certains cas de nos vies, de nos passages.

Il peut y avoir une molécule qui va te sauver la vie et ça, c'est non négociable.

Si j'en ai besoin, donne-la moi.

Comme médecin, je te dirais Steven, si tu penses que j'ai besoin d'une médication, tu as
des bonnes raisons de croire que si je le fais pas, je m'en vais tout droit vers la tombe,

je vais t'écouter.

Mais...

Outre ça, d'apprendre à exprimer ce qu'on ressent à l'intérieur.

Et une fois que ça c'est fait, il y a quelque chose qui s'installe, qui apèse.

Mettre des mots sur les maux, ça apèse.

Ça te permet de te déposer et de prendre une certaine perspective, une certaine distance
de la situation conflictuelle qui te fait vraiment souffrir en dedans.

Au lieu de chercher

à mettre un bouchon là-dessus ou un quick fix, un petit raccourci comme tu disais tantôt.

Donc ça, je pense qu'à toutes les personnes qui sont dans le milieu de la santé et qui
nous regardent ou qui nous écoutent aujourd'hui, posez-vous la question, est-ce que je

suis capable de mettre des mots sur mes maux tous les jours que je ressens quelque chose
qui est en train de bouillir par en dedans ou quelque chose qui commence à me faire

souffrir par en dedans et quelque chose qui s'accumule lentement.

Parce que quand ça s'accumule lentement, on pense que ça va aller mieux demain,
après-demain.

Bien, ça peut aller mieux, mais si on ne fait rien, c'est un hasard que ça va mieux.

Je pense que c'est important de regarder ça comme on dit en anglais, d'adresser ça, de
prendre le taureau par les cornes et dire : "OK, ça ne va pas depuis 2 jours, depuis 3

jours, je ne dors pas, j'ai de la misère à manger."

C'est aussi les besoins de base.

Quand tu commences à scraper tes besoins de base, je ne dors pas assez, je ne bouge pas
assez, je ne mange pas assez bien, ça suffit pour te sentir scrap.

C'est la base, de trouver quelqu'un avec qui tu peux te déposer, tu peux parler.

Je sais que dans le système de santé, ce n'est pas toujours facile d'avoir accès à de
l'aide quand on est soignant.

Mais je suis persuadé qu'on peut trouver quelqu'un autour de soi qui peut, même si c'est
difficile de trouver quelqu'un avec qui tu peux te déposer et surtout, et ça c'est encore

plus rare mais ça se fait, trouver quelqu'un qui ne va pas répondre en disant : "Je vais
te soigner ça, moi.

Je vais te régler ça, moi." Juste être capable de t'entendre, d'entendre la souffrance que
tu déposes devant lui sur la table sans chercher à régler

quoi que ce soit.

Juste ça.

Ça demande une belle âme sensible à l'écoute de ne pas répliquer et de te laisser parler
jusqu'au bout de ton histoire.

Et après ça, on regarde ça ensemble et dire : "OK, comment tu te sens?

Qu'est-ce tu penses qu'on peut faire avec ça?

Qu'est-ce que je peux faire pour toi?"

Parce que justement, ce que je trouve, ce qui arrive souvent dans le milieu de la santé,
c'est qu'on va tirer sur l'élastique jusqu'à tant qu'il pète en se disant, quand ça

pètera, on gérera.

Mais on est toujours dans la réaction plutôt que dans la prévention.

Alors que comme tu dis, c'est quelque chose qui grandit en nous cette souffrance-là depuis
des mois, des années.

Ce sont des sédiments, des couches qui viennent une par-dessus l'autre.

D'être capable, j'ai une collègue dans ce balado-là qui parlait de vider le tiroir.

Il faut être capable de vider ce tiroir-là au fur et à mesure parce que sinon, quand le
presto pète, ça pète pas toujours au bon endroit, de la bonne façon.

Comme Gilles disait, on va splasher sur les autres.

Bye.

c'est d'apprendre à trouver un lieu sécuritaire pour pouvoir faire ces échanges-là, un peu
sous le modèle des groupes anonymes, finalement.

Tu sais, les AA ou peu importe, c'est d'être capable d'être dans l'absence de jugement, de
se voir en l'autre, de se sentir vu, entendu, compris.

Moi, je pense que c'est un peu ça, la solution.

Puis, à la question "Qui soigne les soignants?", mais la réponse pour moi, c'est : les
soignants,

puis à partir d'eux-mêmes.

En commençant par nous-mêmes, on va être capable de prendre soin des autres.

autres.

autres.

Ma dernière question pour toi, ça serait si tu pouvais parler à Jean-Marie d'il y a 30
ans, qu'est-ce que tu aimerais te dire ou qu'est-ce que tu aurais aimé comprendre avant?

Mmh.

Je que j'aurais aimé, je le faisais déjà un peu, pas assez, mais d'avoir entendu quelqu'un
me dire, fais ce qui te fait vibrer.

Fais Fais ce Fous-toi des attentes que tu crois que ton père, que ta mère, que tes amis
peuvent avoir à ton égard.

Parce que des fois, je peux penser que mes parents avaient telle ou telle attente envers
moi, puis que pour moi, ça devient une réalité alors qu'ils étaient

pas là pantoute.

Donc je m'auto-infligeais beaucoup de pression.

Alors je me dirais, ouais, fais ce qui te fait vibrer, fais-le avec toute ton
authenticité, ta naïveté,

ton énergie d'un petit enfant qui se lance dans un projet sans lendemain, bien moi je
pense que j'aimerais ça me le faire redire.

Puis l'autre chose, elle est importante cette, je pense, ce petit conseil-là, je le dirais
à Tu sais, Jean-Marie, tu vas avoir des deuils, tu vas perdre des proches, tu vas vivre

des grandes déceptions, tu vas avoir des peines d'amour, tu vas avoir peut-être des soucis
d'argent,

des soucis relationnels, ça va faire mal.

Tu vas avoir envie d'abandonner, tu vas avoir envie peut-être de t'enlever la vie, tu vas
avoir envie de te geler, ça va faire mal.

La vie qui s'en vient là, il y a des bouts, ça va te faire mal.

Mais tu sais quoi Jean-Marie?

Ça va devenir une force.

Ça va être des cadeaux mal emballés qui vont te servir à soigner le coeur de quelqu'un
d'autre qui lui ou elle est en train de vivre la même affaire que toi.

Et tu vas être capable de l'entendre, tu vas être capable de l'accompagner sans te noyer,
sans t'épuiser.

Et la satisfaction que tu vas ressentir d'avoir tendu la main à quelqu'un qui souffre, à
un autre être humain qui souffre, tu vas te sentir

bien et tu vas comprendre pourquoi il fallait que tu passes par là." Je pense que c'est ce
que je dirais.

Vibre, écoute ce qui te fait vibrer et fais confiance aux épreuves, aux cadeaux mal
emballés parce qu'ils sont sources de sagesse et de bienveillance en développement.

Merci beaucoup pour ta générosité ce soir, pour l'heure qu'on a passée ensemble.

Comme tu dis, quand on est vulnérable, c'est un cadeau, puis c'est un choix d'être
vulnérable ou pas.

Je pense que ton authenticité a définitivement paru, puis je te remercie beaucoup

pour ton témoignage.

de l'invitation.

Ça me fait chaud au coeur ce que tu me dis là.

Je trouve qu'il y a une belle résonance dans tes compliments par rapport à ce que je
ressens envers toi aussi ce soir.

Merci de m'avoir invité et d'avoir osé créer cet espace d'échange.

Ironiquement, je ne sais pas si as remarqué, mais check le chandail.

C'est tellement drôle.

C'est un beau clin d'œil.

Puisse que nos soignants, soignantes qui nous écoutent, qui carburent à donner un sens à
leur vie, à leur pratique et aussi à toute la bienveillance qui les habite...

J'espère juste que ça va encore plus nourrir cette belle quête de faire du sens et de
faire du bien.

On se dit à bientôt et merci pour cette belle heure passée.

Merci et à bientôt aussi.

Créateurs et invités

person
Hôte
Steven Palanchuck, MD
Médecin et fondateur de VociNova – La nouvelle voix des soignants. Créateur du balado Soigner jusqu’à se briser et de MedicaBot - Dialogue & Dx, il met en lumière la détresse des soignants et les enjeux du système de santé.
Épisode 0.9 : On est condamnés au bonheur – Jean-Marie Lapointe, animateur, acteur et conférencier
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